Qui est ?
Dans un contexte où la précarité étudiante ne cesse de croître, des associations comme On Remplit Le Frigo jouent un rôle essentiel.
L’association, qui organise des collectes et des distributions alimentaires et d’hygiène pour les étudiants en difficulté, repose en grande partie sur l’implication de bénévoles engagés.
Nous sommes allés à leur rencontre pour comprendre leurs motivations, l’impact de ces actions et comment chacun peut contribuer à cette cause.
Sauter un repas pour des
Charis, bénévole, nous rappelle l’importance de ces initiatives : « La précarité étudiante est un sujet crucial. Une étude récente de Linkee montre qu’un étudiant sur dix a dû dormir dans sa voiture ou dehors cette année.
Trois étudiants sur quatre ont moins de 100 euros de reste à vivre après avoir payé leurs factures. » Face à cette réalité, l’action d’On Remplit Le Frigo est indispensable. L’association permet à ces jeunes d’accéder à une alimentation de base, tout en leur offrant un moment de convivialité.
“Ce n’est pas une distribution alimentaire,
Ils trient les denrées, organisent les files d’attente et veillent à ce que chaque étudiant bénéficie d’une aide équitable. Leur présence contribue également à instaurer un climat bienveillant, où un sourire ou un mot d’encouragement peuvent avoir un réel impact.
“Ce que j’aime le plus, c’est de voir les étudiants contents de venir partager ce moment avec nous. C’est une situation difficile pour eux, mais on essaie de l’améliorer. On veut que ce soit un moment de joie aussi. Ce n’est pas une honte demander de l’aide et d’avoir de l’aide. On veut qu’ils viennent juste pour partager un bon moment entre nous.” (Lam)
Au-delà de la simple aide alimentaire, On Remplit Le Frigo veille à instaurer une atmosphère chaleureuse et bienveillante, où chaque étudiant se sent accueilli avec dignité. Dès qu’ils franchissent la porte, les bénévoles les accueillent avec un sourire sincère et des mots rassurants, effaçant peu à peu l’appréhension de ceux qui, parfois, hésitent encore à demander de l’aide.
“C’est la première règle de l’association : c’est qu’on prend le temps, on discute, on est souriant. On dit toujours que c’est bien plus qu’une distribution alimentaire, mais c’est vraiment un bon moment à passer ensemble.” (Charis)
Qui soutient ce genre d’
Actuellement, 80 % des denrées redistribuées par l’association proviennent d’achats réalisés directement par On Remplit Le Frigo. L’objectif est de réduire progressivement cette part en augmentant les dons, et plusieurs actions sont mises en place pour y parvenir.
Les collectes en supermarché sont l’une des solutions majeures : pendant une journée entière, les bénévoles sollicitent les clients à l’entrée des magasins pour récupérer des produits alimentaires et d’hygiène. Pâtes, conserves, produits de première nécessité…
En parallèle, certaines entreprises s’engagent en organisant des collectes internes. Cette démarche permet non seulement d’apporter une contribution matérielle précieuse, mais aussi d’impliquer les collaborateurs dans une action solidaire porteuse de sens.
Grâce à ces initiatives, chaque produit collecté est une denrée en moins à acheter, permettant ainsi d’étendre encore davantage l’aide apportée aux étudiants.
Il existe aussi des soutiens financiers ainsi que le mécénat de compétences.
« Nous avons pu développer des outils numériques grâce à des professionnels dans le cadre du mécénat de compétences. » (Charis)
Pourquoi
L’association cherche toujours de nouvelles personnes prêtes à donner un peu de leur temps. Les missions sont variées : aide aux distributions, gestion des collectes, communication, comptabilité…
“Pouvoir aider à mon échelle, c’est super important. Peu importe notre âge—moi, j’ai 22 ans—tout le monde peut le faire, et il faut le faire.” (Amandine)
Malgré une prise de conscience généralisée de la situation des étudiants, la précarité étudiante reste croissante en France. Celle-ci ne se limite pas au manque de ressources financières. Elle englobe également des difficultés d’accès au logement, aux soins, à la culture, ainsi qu’un isolement social croissant. Les étudiants sont de plus en plus nombreux à devoir faire face à des dépenses imprévues, comme des problèmes de santé ou une augmentation des frais de logement, ce qui fragilise leur budget déjà limité.
“Avant, nous faisions une distribution toutes les trois semaines. Depuis le début de l’année scolaire, nous en faisons une chaque semaine. Malheureusement, cela signifie qu’il y a de plus en plus de monde. Nous, on aimerait ne pas exister, car cela voudrait dire que les étudiants n’ont plus besoin de nous, mais en même temps il est normal de leur donner de notre temps et notre générosité”. (Babacar)